22/06/03 - Ring - Hockenheim, Allemagne

Set List:

Brown Sugar
Start Me Up
You Got Me Rocking
Don't Stop
Bitch
Angie
You Can't Always Get What You Want
Rock Me Baby (avec Angus et Malcolm Young de AC/DC)
Tumbling Dice
Slipping Away
You Don't Have To Mean It
Sympathy For The Devil
I Just Want To Make Love To You (B-Stage)
Street Fighting Man (B-Stage)
Midnight Rambler (B-Stage)
Gimme Shelter
It's Only Rock'n Roll
Honky Tonk Women
Satisfaction
Jumpin' Jack Flash

Report:

C'est dans le stadium cher à Michaël Schumacher que nous retrouvons nos cailloux préférés en présence des géniaux AC/DC… Un moment exceptionnel, que dis-je, impensable tant cela semblait irréalisable de voir un jour ces deux géants du rock se partager une même affiche. AC/DC en première partie des Stones ? Hallucinant ! Et pourtant les faits sont là, avec les Pretenders de Chrissie Hynde, c'est bel et bien les kangourous du rock'n'roll qui vont donner le coup d'envoi de cette journée historique. En entrant sur le site à 17h30, on ne réalise toujoursw pas ce qui nous attend. Les Pretenders sont déjà sur scène depuis vingt minutes ! Shit ! On n'émettra donc aucun avis sur la prestation des anglais, de toute façon c'est surtout la suite qui nous intéresse, même s'il est plaisant de voir que Chrissie Hynde est toujours en forme. Ah ce Keith au féminin…
Lorsque les australiens prennent d'assaut la scène, il fait encore grand jour et la chaleur au soleil oscille toujours aux alentours des 35°C ! Chaud, chaud, tout comme le premier morceau du groupe Hell Ain't A Bad Place To Be. Le son est parfait, le groupe comme à son habitude est en grande forme. Pas de revue de détails sur leur look, c'est le même depuis 30 ans ! Les fabricants de t-shirts et de jeans ne peuvent compter sur Malcolm pour faire tourner leur baraque, ceux qu'il porte ont déjà vus quelques tournées… Durant 1h30, AC/DC va jouer ses principaux classiques, nous offrant en plus deux raretés période Bon Scott : If You Want Blood, You've Got It et Rock'n'roll Damnation qui clôturera le show avec l'habituel For Those About To Rock. Toujours autant de classe pour ses rois du rock'n'roll qui maîtrisent sur le bout des doigts leur 12 mesures. A tout à l'heure messieurs les frangins car ce n'est pas fini…
Quand Keith attaque les premières notes de Brown Sugar, le soleil n'est toujours pas tombé, seuls Günter, Olaf et Frantz jonchent le sol, enveloppés dans un t-shirt de bière ! Les 75 000 personnes du ring d'Hockeinhem hurlent leur joie à la vue des pierres précieuses qui enchaînent sans trop de conviction Start Me Up et You Got Me Rocking. Ce début de concert est bien mou, les Stones semblent aussi accablés par la chaleur que nous. Don't Stop fait place à Bitch, ça commence enfin à groover, Keith torture sa 335 et nous revisite le catalogue Chuck Berry. Génial ! Et ça se calme aussitôt avec Angie. Belle version magnifiquement chantée par Mick malgré des guitares sous mixées. You Can't Always Get What You Want est superbe, cette fois-ci les guitares sont omniprésentes et Ronnie est fort inspiré. Arrive (déjà) le clou du spectacle : Rock Me Baby du maître BB King avec Angus et Malcolm. L'écolier le plus célèbre prend immédiatement la scène d'assaut comme si les Stones n'existaient pas ! Gonflé ! Malcolm se place devant les amplis à droite de Charlie où Ron et Keith le rejoignent. C'est parti pour cinq minutes de pur blues-rock. Le son des guitares est énorme, Angus arpente la scène de droite et de gauche, totalement survolté et sans aucun complexe. Sa 335 hurle des chorus à faire pâlir Keith, lequel observe, tout sourire, ce démon d'australien. Si vous avez vu sur le site officiel des Stones la vidéo de Sydney où ils interprétaient pour la première fois ce morceau, oubliez tout. Ici, le jeu de scène n'a plus rien à voir, Keith reste en retrait avec Ron et Malcolm, c'est Mick qui se prête au jeu avec Angus. Pendant que ce dernier fait son show, Jagger tourne autour de lui, l'harangue, le bouscule, bref joue avec le diablotin qu'il a pourtant dénigré pendant des années. Un spectacle fantastique se déroule sous nos yeux. Le public, réveillé, est en furie, ça blues, ça rock'n'roll, ça groove sous l'œil amusé et attentif de Charlie qui n'en perd pas une miette. Le morceau s'étire en longueur, se termine puis reprend aussitôt pour un deuxième final conclut par Angus himself qui se tourne vers Charlie pour nous asséner le coup de grâce. Il s'est non seulement approprié ce Rock Me Baby mais en plus il dirige les Stones ! Quelle claque et quelle classe ! On trouve ça trop court bien sûr, Malcolm salut Keith et Ron, Angus est congratulé par Mick, puis va saluer Keith qui lui tombe dans les bras avant que Charlie n'en fasse autant ! Charlie Watts dans les bras d'Angus Young ! C'est dément et pourtant c'est bien ce qui se déroule nos yeux…
Maintenant on se tourne les uns vers les autres, on se regarde et on se dit en rigolant : "on s'casse ?!!". Mais on a à peine retrouver notre souffle que les Stones reprennent déjà les commandes du navire et nous expédient un Tumbling Dice de toute beauté. Après la présentation du groupe, Keith s'empare de la scène et balance un Slipping Away d'une rare émotion. Magnifique version aux harmonies cuivres/guitares absolument parfaites. You Don't Have To Mean It est une première pour l'Europe. Suit Sympathy For The Devil qui est de toute beauté, Jagger mène le bal pendant que Keith exécute de magnifiques solis bien en place. Rien à voir avec les piètres versions de la tournée Voodoo Lounge. Le center-stage nous délivre aussi son lot de surprise à commencer par I Just Want Make Love To You. Blues, blues, blues sous le soleil teuton ce soir… La suite est plus que jamais dans l'esprit stonien : un Street Fighting Man somptueux et un Midnight Rambler complètement raté. Les Stones… en toute simplicité. La fin de concert est par contre d'un haut niveau, Satisfaction et Jumpin' Jack Flash concluant dans l'ordre cette sympathique escapade chez nos amis les "Schpountz"… 22h50, fin des festivités. On sort du ring, les commentaires haut la main, chacun revivant ce mémorable événement à sa façon. Le stadium d'Hockeinem est déserté par la horde de Germains gueularde et titubante. Günter, Olaf et Frantz ont disparu. L'hélico des Stones vole en direction de Berlin. Le soleil est (enfin) couché…
Gilles Papin

Sous le soleil de satan...
Le concert du 22 juin dernier à Hockenheim s'est déroulé sous un soleil de plomb. A 15 heures, la température de la piste d'asphalte dépassait les 40°C. Fébrile, épuisé, assoiffé, le public attendait impatiemment le départ (Start me up). Ce furent les Pretenders qui ouvrirent les "hostilités" sous un soleil encore brûlant… 17 heures : arrivée des " grosses cylindrées ", le célèbre groupe de hard-rock AC/DC entraîne la foule aux sons des Hell's Bells dans une ambiance TNT, préparant le Highway to Hell. Nos amis d'Outre-Rhin en étaient subjugués et ce fut un véritable délire de rock, de sueur et de poussière.
19h30, alors que le soleil est entre chiens et loups, quatre silhouettes se dessinent dans une lumière orangée sur fond de brumes (de chaleur), peu à peu leurs contours se précisent… Mick Jagger apparaît interprétant Brown sugar devant les quelques 65.000 spectateurs ayant investi le circuit de formule 1 pour l'occasion.
Dans une forme éblouissante, ils enchaînent leurs plus grands succès pour le bonheur de leurs fans : Start me up, Don't stop, Only Rock'n Roll, Angie, Love in vain, Honky Tonk Woman,… impossible pour le public de rester statique, tous se laissent entraîner par les accords mythiques et bougent au rythme de ces standards. Les points forts de la soirée étaient incontestablement l'interprétation de Rock Me Baby avec Angus et Malcolm Young de AC/DC, Sympathy for the Devil - rythmée par les jets de flammes pendant qu'une langue enflammée bougeait sur écran géant - ou encore Slipping Away par Keith Richards.
Le petit incident technique de fin de soirée, lié à la panne d'un des huit panneaux composant l'écran géant n'empêcha pas Mick Jagger et ses acolytes de poursuivre le show, après avoir relevé le détail avec humour " I lost my favourite local tv ". Forts de leurs quarante années de scène, ils ont offert un spectacle grandiose et dynamique à leur image et dessiné les contours d'une musique intemporelle.
Pour le final Satisfaction, une pluie de confettis rouges s'est abattue sur le public avant de laisser place à un feu d'artifice. Malgré les nombreux rappels, le groupe a achevé son show par Jumpin' Jack Flash.
Un concert mémorable ! des souvenirs inoubliables… une page d'histoire !
Sandrine Woelfell

Photo:

licks220603

 

(Set-list : IORR - Photo:Yahoo!)